La Solidarite Fanm Ayisyèn-SOFA et la Fondation TOYA ont assisté plus de 120 femmes lors de cliniques mobiles, et sensibilisé des centaines de personnes à travers un programme sur la santé sexuelle et reproductive, lancé après le tremblement de terre du 14 août 2021.
La SOFA et la Fondation TOYA mènent une large campagne de sensibilisation et de cliniques mobiles sur la santé sexuelle et reproductive dans le grand Sud du pays, dès le 1er décembre 2021. L’initiative est supportée par l’International Planned parenthood Federation (IPPF). Le suivi et l’évaluation des activités sont assurés par le Collectif des femmes haïtiennes.
À travers ce projet, coordonné et mis en œuvre par SOFA dans la Grand-Anse, et co-exécuté par Fondation TOYA dans le Sud, les deux organisations féministes veulent sensibiliser davantage les femmes aux méthodes contraceptives, apporter leur contribution à la prévention des maladies sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées et offrir un accompagnement post-abortif aux femmes dans le besoin. Elles entendent parallèlement éduquer et sensibiliser des filles (adolescentes) sur la sexualité et les grossesses précoces.
Les 28 et 29 décembre, une dizaine de facilitatrices et quatre (4) infirmières ont été formées à Jérémie sur les thématiques de la Santé sexuelle et reproductive (SSR) et la Violence basée sur le genre (VBG), en prélude des mobilisations communautaires et de groupes. Six (6) des facilitatrices venaient des Abricots, une commune de la Grand-Anse. Les autres provenaient du département du Sud.
Pour mettre la population en garde contre les problèmes liés à la SSR et l’aider à prévenir les IST, les facilitatrices s’engagent dans des initiatives de sensibilisation de masse et de groupes. Pour ce faire, elles visitent écoles, églises, organisations communautaires et marchés.
Les activités de sensibilisation à Aquin ont commencé au début de l’année 2022. « Beaucoup d’adolescentes tombent enceintes dans cette zone », selon Perside Sanon, une facilitatrice. Depuis le 13 janvier, 23 séances d’information ont été réalisées pour un millier de participant.e.s, durant trois (3) jours, dans plusieurs écoles. « On dépasse parfois les deux heures allouées, tant les préjugés des participant.e.s sont nombreux », déclare Sanon.
Pour janvier et février, 1100 personnes, jeunes et moins jeunes, ont participé aux sessions d’information réalisées par les facilitatrices dans plusieurs sections communales aux Abricots. « Beaucoup de gens de ces localités vivent avec des mythes sur la contraception et craignent les effets secondaires des planning, rapporte la facilitatrice, Laura Marie Michenaude Louis. La majeure partie des parents viennent eux-mêmes mais n’autorisent pas leurs enfants de venir », constate la jeune femme de 26 ans pour qui « beaucoup reste à faire ».
Cebastien Désir est un comptable de 25 ans, habitant des Abricots. Il a pris part à la session d’information avec sa copine âgée d’une année moins que lui. Désir conseillait une méthode de planning à sa copine, afin qu’ils puissent mieux planifier leur carrière. Désormais, cette dernière « considère » le planning comme une option solide. « Avoir ces sessions d’information bien avant aurait aidé à diminuer les cas de grossesse précoce dans la communauté », estime Cebastien Désir.
Avant sa participation à la session d’information, Eramise Calixte, 20 ans, pensait qu’il fallait avoir déjà enfanté pour opter ensuite pour une méthode de planning. « Je pensais faussement que ces méthodes diminuaient nos chances d’avoir des enfants à l’avenir », déclare la jeune femme.
Les services minimaux pour assurer la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles sont offerts à travers les cliniques mobiles. Ces campements proposent aux participant. e. s des méthodes de planning, y compris des préservatifs. Des sessions de counseling sont aussi dispensées sur place.
Plusieurs centaines de femmes ont pris part à quatre (4) cliniques mobiles organisées depuis le 30 janvier aux Abricots, dans le département de la Grand-Anse. « Ces formations sont importantes parce que dans la commune, les enfants deviennent mères, à quatorze, quinze et même douze ans », déclare Marie Carolle Duverger, 52 ans, une facilitatrice et superviseure des activités de cette campagne aux Abricots.
« Certaines écoles peuvent avoir jusqu’à vingt (20) enfants tombées enceintes au même moment », selon Duverger. Quand on passe dans ces établissements pour voir les jeunes, leurs responsables disent apprécier le contenu de la formation et ils nous ouvrent leurs portes. »
D’autres activités sont prévues jusqu’à la fin de ce programme prévu pour mars 2022.