Santé sexuelle et reproductive : Plus de 300 femmes obtiennent une méthode de planning dans le grand Sud, lors d’une campagne de sensibilisation sur la planification familiale

Quatre cent soixante-neuf (469) femmes ont adhéré à des méthodes de planning entre janvier et février 2022, deux cent soixante-sept (267) ont obtenu le renouvellement de méthodes préexistantes. Toutes ces femmes ont bénéficié de séances de counseling dans le domaine entre janvier et février dans la Grand-Anse et le Sud d’Haïti. Ces femmes ont pris part à une large campagne de sensibilisation et de cliniques mobiles sur la santé sexuelle et reproductive dans le grand Sud lancée par la SOFA et la Fondation TOYA depuis 1er décembre 2021, suite au séisme du 14 août 2021, dans les communes des Abricots, de Maniche et d’Aquin.

Les différentes activités entreprises permettent aux deux organisations de sensibiliser les femmes aux méthodes contraceptives, d’apporter leur contribution à la prévention des maladies sexuellement transmissibles, les grossesses précoces et non désirées et d’offrir un accompagnement post-abortif et prénataux aux femmes dans le besoin.Parallèlement, elles visent aussi à éduquer et sensibiliser de jeunes filles (adolescentes) sur la sexualité et les grossesses précoces à travers des clubs de jeunes dans les trois (3) communes d’intervention.

À Aquin, à une heure de la ville des Cayes, chef-lieu du département du lieu du département du Sud, 74 jeunes et moins jeunes ont reçu des préservatifs en janvier. Ce chiffre est passé à 329 en février. Six cent trente-trois (633) personnes avaient leur nom inscrit sur les listes de sensibilisation respectivement en janvier et février 2022. Deux (2) cliniques mobiles ont aussi été réalisées sur une prévision de cinq (5) pour le mois de mars.

« Les jeunes ne se protègent pas réellement, remarque Fedna Dumézile, une infirmière diplômée, mentor et facilitatrice pour la fondation TOYA à Aquin. Dans une zone de la localité, les jeunes hommes installent autour de leur pénis des équipements artisanaux potentiellement dévastateurs pour la santé des jeunes femmes, témoigne la dame de 30 ans. Ceci aboutit à des déchirures et des infections. Cela peut même endommager le pénis des hommes et engendrer des plaies. »

320 bénéficiaires figurent sur la liste de bénéficiaires de condoms dans la Grand-Anse depuis janvier. En tout, quatre cent neuf (409) personnes ont été vues en planning. Certaines patientes sont de nouvelles acceptantes, d’autres des utilisatrices reçues en renouvellement ou pour des séances de counseling. Sur les dix (10) cliniques mobiles prévues, huit (8) sont déjà réalisées jusqu’au 24 mars 2022.

« Les gens avaient besoin du service, rapporte Christiane Bernard, une infirmière sage-femme de 57 ans. Les localités reculées sont parfois séparées par des rivières en crue. Ce qui fait que les femmes sont souvent dans l’impossibilité de faire les déplacements pour venir dans les centres de santé. Alors, dans le cadre de ce programme, nous leur avons apporté les services là où elles habitent. » Dans les communautés visitées, nous constatons qu’il y a un sérieux problème quant à l’éducation des hommes et des femmes sur la planification familiale. « Les hommes sont souvent très machistes, révèle l’obstétricien-gynécologue Stanley Verrier. La plupart d’entre eux refusent à leurs femmes d’adopter une méthode de planification familiale parce que cela peut être un indicateur d’infidélité. »

Dr Verrier couvre le Sud et la Grand-Anse avec son équipe, malgré les difficultés d’accès qui l’obligent à abandonner voitures et confort pour emprunter, à pied, des sentiers escarpés. « Les gens ont parfois d’autres problèmes de santé sous-jacente, dit-il. Les petites infections sont traitées mais nous sommes parfois obligés de les référer vers le centre de santé le plus proche, faute de médicaments ou d’équipements appropriés. »

Par ailleurs, les cas de violence continuent d’augmenter dans les communautés. Dans la commune des Abricots, Carolle, une intervenante et facilitatrice senior pour la SOFA dans confie qu’elle a recensé trois (3) cas de violences basées sur le genre. À travers le centre Douvanjou de la SOFA aux Abricots, elle a assuré la prise en charge pour le mois de février d’au moins trois (3) survivantes, dont une mineure.  Un accompagnement médical et juridique leur a été offert.

À rappeler que cette initiative, mise en œuvre et coordonnée par SOFA dans la Grand-Anse et co-exécuté par Fondation TOYA dans le Sud, est supportée par l’International Planned Parenthood Federation (IPPF). Le suivi et l’évaluation des activités est assuré par le Collectif des femmes haïtiennes.

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