Le 28 mai marque la journée internationale d’action pour la santé des femmes. Cette journée a pris naissance en 1987, au Costa Rica, lors de la cinquième rencontre internationale sur la santé des femmes. À l’origine, les femmes visaient par cette journée, à combattre les mortalités et les morbidités maternelles mais depuis 1997, elle cible tous les problèmes d’accès des femmes à des services de santé de qualité, sachant que dans le domaine de la santé, les femmes sont confrontées à de nombreux obstacles d’ordre économique, sexiste, physique, etc.
En prélude à cette journée, la Solidarite Fanm Ayisyèn-SOFA a organisé le jeudi 27 mai 2021, une conférence-débat, dans ses locaux à Bois-Verna, autour du thème « Yon gwo rèl k ap soti nan zantray tout fanm pou mande respè dwa sante fanm ».
Cette année, la SOFA a décidé de mettre l’accent sur le droit à des soins de santé de qualité pour les femmes, après avoir constaté que la santé s’est transformée en marchandise qui s’achète par les plus offrants et que le problème du droit à la santé des femmes n’est pas une priorité pour l’État tandis que sur chaque 100 000 naissances, 539 femmes décèdent (EMMUS IV, 2016-2017).
Cette journée internationale d’action pour la santé des femmes est donc un moment de réflexion, de plaidoyer et d’action. Elle permet de donner la parole aux femmes dont l’exclusion économique, sexiste, sociale a engendré des risques sanitaires multiples, pour qu’elles puissent réclamer et exiger de meilleurs accès aux soins sanitaires, tout en continuant à dénoncer les violences faites aux femmes, qui elles aussi ont une multitude de conséquences dévastatrices sur la santé et le bien-être des femmes telles que des blessures graves, des décès, des comportements autodestructeurs, des grossesses non désirées, des infections sexuellement transmissibles, etc.
Il est indéniable que la santé est un droit, garanti par de nombreux instruments internationaux signés et ratifiés par les autorités haïtiennes notamment la Convention sur 1’é1imination de toutes les formes de discrimination à 1’égard des femmes ainsi que par la constitution elle-même, en son article 19 qui stipule que : « l’État a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément à la Déclaration universelle des droits de l’homme ». De ce fait, la SOFA s’engage à lutter contre la privatisation et la commercialisation des services de santé, et à militer pour que l’accès à des services de soins de qualité soit un droit réel pour toutes les femmes, indépendamment de leur couleur de peau, de leur moyen économique et de leur catégorie sociale.